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FALLOUT24
Verset 10 : Mortuus Pater Filium Moritur Expectat
Les semaines qui suivirent furent très dures pour les nerfs. Personne ne sortait du bastion, les tours de gardes se multipliaient, et être en service devenait presque plus reposant que le repos, tant la tension était importante. Seul Kurdy semblait serein ; il s’amusait avec son prisonnier. On le voyait régulièrement, demandant où il pourrait trouver un marteau, des vis, un rasoir. Il s’était même payé le luxe de retourner au centre, s’acheter un bidon d’acide, et récupérer un arc qu’il avait commandé il y avait quelques temps. « Je l’ai essayé, il est vraiment très bien. Les flèches sont vraiment bien équilibrées, je n’ai pas à me plaindre. Par contre j’en ai perdu une. Je me demande comment ils vont réagir là bas quand ils vont trouver une oreille à leur pote sur leur carcasse de bagnole ! ».
Pendant ce temps, je réfléchissais. Pour avoir essayé de conduire le camion, j’avais l’impression d’être au point mort : je faisais des efforts mais tout tournait dans le vide ; beaucoup de bruit et de fatigue pour rien. Mais je commençais petit à petit à voir une forme se profiler derrière le brouillard. J’allai demander à Kurdy de faire moins de bruit avec son bidon d’acide, puis je commençai à comprendre. Toutes ces évidences et je ne m’étais rendu compte de rien. Je retournai voir Kurdy :
« Arrête de dire que je fais du bruit, je l’ai bâillonné cette fois
-C’était où, là où on s’est rencontré ? demandais-je trop excité pour regarder l’amas de viande devant moi.
-Quoi ?
-Le village, la nature qui a repris ses droits, c’était quoi avant la guerre ?
-Central Park, il me semble… »
Ainsi tout s’éclaircissait ; en fait non, j’ouvrais enfin les yeux sur une évidence éclatante. Pour que le béton ait autant disparu, c’est qu’il n’y avait jamais eu de béton ; Central Park, le WTCF, nous étions dans l’ancienne New York, dans son cadavre, tellement décomposée que je ne l’avais pas reconnue. Je ne m’étais même pas posé la question.
Le soir même, je convoquai tout le monde :
« La tour de Jude et ses hommes est le WTCF, n’est-ce pas ? C’était un pôle très important avant la guerre, et il est plus que certain que, dans les sous-sols, la tour était reliée au réseau ferroviaire de la ville. Si je vous dis que je connais une entrée du métro encore ouverte – je ne pus m’empêcher de frissonner – à quoi pensez-vous ? La meilleure défense, c’est l’attaque, et la meilleure attaque, c’est celle qui part de l’intérieur, derrière les lignes ennemies !
-Ça tombe bien, j’en ai terminé avec le garde, répondit Kurdy. Faut pas croire ce qu’on dit, les chocs électriques ça ne ranime pas. Enfin, ne croyez pas que c’était gratuit – il jeta un coup d’œil à kurts, qui leva les yeux au ciel - ; on a maintenant un paquet d’informations sur leur fameuse tour. »
Nous nous organisâmes, et, deux jours après, nous étions devant le tunnel de Central Park. Je devinais que quelque part, les ‘tribales du renouveau’ nous observaient. Nous entrâmes. La traversée des couloirs du métro fut sans histoires mais pas sans encombres. Nous avions réussit à nous procurer un plan en état relativement bon, mais les quelques trous et éboulements nous contraignirent à de nombreux retours en arrière ou changements de direction. Nous étions équipés de torches, et les rats s’enfuyaient avant que nous ne puissions les voir. Lors de la traversée de stations, j’évitais autant que possible qu’un membre du groupe n’ait à monter sur les quais pour en lire le nom. Nous avions ainsi évité les découvertes macabres, mis à part quelques squelettes, devant lesquels j’avais pu me contrôler. Nous arrivâmes enfin devant les quais de la station WTCF. Jude avait fait murer le couloir aux escalators. Il avait également installé des mines claymore, plus par acquis de conscience que par réelle crainte. Le parfait talon d’Achille. Chaque mine antipersonnelle avait sa goupille reliée à un mur ou quelconque obstacle par un fil de fer. Une tension sur ce fil faisait sauter la goupille, et du même coup la mine. Il suffisait de faire attention, et de couper à la pince toutes les cordes métalliques de ce filet explosif. Une fois arrivé au niveau du mur, un pain de dynamite, payé a prix d’or au centre, fut placé contre la paroi. Après quatre-vingt dix-neuf secondes insoutenables, l’explosion eut lieu, suivie de quelques unes moins fortes, dues à certaines claymores enjouées par le feu d’artifice. Une brèche était ouverte, et nous passions finalement le Styx vers le repaire de Jude.
Nous entrâmes, et gravîmes les dernières marches des escalators. Une barricade sommaire avait été édifiée, avec panneaux de bois et autres tables en métal, au sommet de laquelle trônait une mitrailleuse sur un trépied de fortune. Là encore un système de défense qui ne servirait pas car il n’était pas réellement destiné à servir. Je cherchai un instant Python pour lui dire d’un clin d’œil : « Tout ça changera quand ce sera à nous », mais je renonçai, ne voulant pas forcer le destin. Kurts regardait la mitrailleuse avec envie. C’était le genre de modèle de gatling pour hélicoptère. Je lui fis signe, et convaincu, il la prit.
« On dirait qu’elle a été faite pour toi, non ?
-Yeah, no problemo ; hasta la vista, baby ! Avec ça, j’ai des envies de devenir gouverneur de Californie ! »
Nous avancions prudemment. Il ne faisait pas de doute que la déflagration s’était faite ressentir dans tout le bâtiment. Tôt ou tard, des gardes allaient arriver. Notre but était un dépôt d’armes, au deuxième étage, car les notre n’étaient des modèles ni de précision, ni d’efficacité. Il ne nous restait plus qu’à passer un sas de deux portes vitrées pour arriver dans le hall principal, gigantesque. Je risquai un coup d’œil. Tout semblait étrangement vide et calme ; le danger venait principalement des coursives du premier étage, qui donnaient directement sur le hall. Nous primes positions, tandis que Chico, le plus rapide d’entre nous, passa la porte en courant. Une rafale de plomb vint tacheter le verre renforcé des portes. Tandis que nos mitraillettes, en particulier les P90, forts de leur énorme chargeur, tiraient pratiquement en continu, dissuadant nos ennemis de riposter, Smith, Wesson, et moi, carabines à l’épaule et jumelles à proximité, scrutions les balcons pour trouver d’où étaient venues les balles. Soudain, en parti caché par un lustre du plus pur style années 90 – quatre boules blanches parfaitement symétriques, et à vomir de conformisme – un homme nous mit en joue, avec une arme trop énorme pour ne pas être inoffensive. Je tirai en sa direction, suivi par les deux frères, dont un fit mouche. Notre prédateur tomba lourdement d’un étage, amortissant heureusement la chute de son arme qui se révéla être un lance roquette. Chico, couché derrière un ancien bac à plante verte, ne pouvait sortir le récupérer sans risquer une seconde fois sa vie. Je m’élançai donc, pointai le gros tube un peu au hasard et appuyai sur ce qui ressemblait à une détente. Je fus surpris pas le recul, et tombai en arrière, et ne pus voir une partie de la mezzanine exploser en tomber en morceaux, entraînant quelques pantins désarticulés et sanglants dans sa fin. Kurts choisit ce moment pour arroser avec son nouveau jouet la coursive opposée. Une poussière plus ou moins fine tombait régulièrement, voire des morceaux entiers de la rambarde. Cette arme destinée à percer le blindage de véhicules blindés, qui tirait en continu à une cadence frénétique, n’avait aucun mal à traverser ce ciment véritable, imitation marbre. Après une minute de ce traitement, le balcon ressemblait plus à un château fort médiéval dont les créneaux avaient beaucoup souffert du temps qu’à une protection luxueuse pour coursiers désirant l’être. Après un temps d’attente, tout le monde sortit dans le hall qui ne semblait plus anachronique, et paraissait enfin suivre la mode post-apocalyptique. S’il y avait eu des survivants, ils avaient préféré ne pas se faire remarquer. Nous décidâmes de monter par les escaliers. Kurts et Crowbar voulurent désactiver les ascenseurs, l’un en plaçant une mine claymore qu’il avait récupéré de façon à ce qu’elle s’active lorsque la porte s’ouvrirait, l’autre en ouvrant puis bloquant les portes, mais ils abandonnèrent devant la masse de travail : il y avait deux groupes de quatre ascenseurs en verre au milieu de la salle, et un mur de huit élévateurs classiques dans le fond. Sans compter, en plus des deux escaliers normaux, les nombreux escaliers de secours disséminés un peu partout dans les murs.
Après une ascension très éprouvante, parce que, contrairement à toute attente, il ne se passait rien, nous arrivâmes au second étage. Après avoir un peu fureté, toujours en se couvrant et les nerfs à vifs, nous trouvâmes une des réserves d’armes dont nous connaissions l’existence. Une fois le code entré et la porte ouverte, chacun se rua sur les armoires pour trouver son bonheur. Il y avait là de nombreuses caisses contenant chacune, démontée, chaque partie bien rangée dans son emplacement en mousse, une arme de guerre qui nous laisserait toutes nos chances contre Jude. Malheureusement, nous n’avions pas prévu de trouver ce petit trésor en pièces détachées. Il fallait d’abord monter l’arme, sans avoir reçu aucune formation et en ayant très peu d’expérience, puis retrouver les munitions correspondantes dans le bas des armoires, remplir ensuite les chargeurs, etc. Je commençai à sérieusement m’inquiéter. Nous étions dans cette pièce depuis trop longtemps, sans avoir réussi à armer correctement un seul de nos hommes. Je pris une arme qui traînait, puis me mis, un genou à terre, en position d’attente, en face de la porte. La réponse à mes craintes ne se fit pas attendre, et se concrétisa en un crépitement de mitrailleuse. On avait tiré à travers la porte ; je reçus le premier projectile dans l’épaule gauche, et fus jeté en arrière par la violence de l’impact. J’eus besoin d’un instant pour reprendre mes esprits, et je compris ce qui m’était arrivé en voulant bouger mon bras. La douleur me fit pousser un cri ; ce ne fut rien comparé à l’angoisse qui me saisit lorsque, tâtant mon épaule de mon autre main, je sentis des morceaux d’os rouler sous mes doigts. Je crus un instant défaillir, lorsque j’aperçus Chico, à l’autre bout de la salle, ayant sur le ventre de nombreuses tâches rouges ; il se tenait derrière moi quand les coups de feu étaient partis. J’allai le voir. « Caralho, ça fait mal la mort… » Aussi bêtes que soient des paroles, elles deviennent d’évangile lorsque prononcées par un mourant.
Le tir régulier et lent de la mitrailleuse continuait ; on aurait dit des tambours de guerre qui annonçaient la fin proche. Sauf que cette fois les tambours n’étaient pas au loin, et que leurs vibrations étaient accompagnées de morceaux de métal. La mitrailleuse fut bientôt accompagnée d’une seconde puis d’une troisième. Le gang de Jude tirait maintenant à travers les murs. L’épaisseur de ceux-ci, ainsi que les caisses d’armes sur les étagères, rendaient toutefois les projectiles beaucoup moins préoccupants que ceux qui venaient de la porte, et qui empêchaient de stationner sur une bonne moitié de la salle. Deagle soudain se révolta ; il attrapa une caisse de grenades et nous dit : « au moins ça, on sait les utiliser, et c déjà prêt à l’emploi. » Il en dégoupilla une et la lança à travers un des trous de la porte en lambeaux. La mitrailleuse principale s’arrêta de tirer, des jurons et éclats de voix se firent entendre, avant une faible détonation. Deagle nous conseilla de faire une sortie ; il était en train de fabriquer je ne sais quel système avec une dizaine de grenades et un morceau de fil de fer. Smith et Wesson furent les plus prompts à réagir ; prenant les P90 et quelques grenades, ils commencèrent à nettoyer le terrain. Je ne vis pas bien ce qui se passait, étant occupé à essayer de bander mon bras ensanglanté, mais ils furent rapidement suivis par Doe, Crowbar et Pépé. Herbert allait sortir lorsqu’une rafale l’en dissuada. Il vint prendre deux grenades et les lança successivement. Soudain, la détonation fut de notre côté, et beaucoup plus forte que les simples grenades. Quand je repris mes esprits, la pièce était à moitié détruite, plus rien n’était reconnaissable. De Herbert ne restait qu’une jambe carbonisée. Tout le monde autour de moi semblait un peu sonné, pour ceux qui bougeaient encore. Je vis Deagle, tenant d’une main son flanc dégoulinant et de l’autre une étrange grappe de raisins. « Malgré tout… Ils ont beau aimer les roquettes… Vais leur faire bouffer mes grenades... Rhâaa… » Me traînant vers la sortie, pouvait-on parler de porte alors que le mur entier était tombé, je vis Deagle, transpercé de toutes parts, des gerbes de sang giclant régulièrement de son dos, tirer sur son montage, et une vingtaine de grenades se dégoupillant en même temps tomber à terre et rouler un peu partout. Je n’eus que le temps de me jeter à terre, non sans regretter, bel euphémisme, de ne pas être tombé sur l’autre épaule. Par le bruit et la lumière, j’eus une idée de l’armagéddon. Puis vint le calme après la tempête. Je me relevai et allai voir Mina. Elle semblait un peu secouée mais cela allait. Kurts, Python et Kurdy se relevaient également tant bien que mal. Kurts était un peu contusionné, Python lui avait la cheville tordue. Nous sortîmes aussi prudemment que notre hâte nous le permettait. Je récupérai une FN FAL qui traînait à côté d’un morceau de cadavre, ça pouvait toujours servir. Quoi que valait l’arme, c’était toujours un fusil mitrailleur et ça faisait des trous. Pour le moment c’était ma seule préoccupation. Deagle avait fait le ménage. Nous ne rencontrâmes personne pour nous barrer le chemin, et nous empruntâmes un escalier de service pour redescendre au premier étage. Une fois sur les coursives, avec une vue superbe sur le hall, nous aperçûmes les autres survivants. Wesson mi-soutenait, mi-tirait son frère, et Crowbar manquait à l’appel. Ils se dirigeaient vers l’entrée du métro, là d’où nous venions. Toutefois personne ne leur fit signe car nous n’étions pas, contrairement à eux, sorti d’affaire, et il valait mieux ne pas se faire repérer. Je regrettai bien vite ma pensée. Alors que nos compagnons avaient juste passés le sas, des coups de feu retentirent. La barricade avait finalement servi. Nous assistâmes horrifiés au massacre de tous ces anciens camarades. L’hallali. Quatre cadavres de plus, déchiquetés, sans avoir pu réagir, bouillie de chairs méconnaissables ; le sang n’a pas de couleur, la mort et les entrailles non plus, et personne n’aurait pu dissocier ce qui restait de ces anciens amis avec qui nous avions passé tant de temps ces derniers mois. Tout le monde se tu. Notre tour allait bientôt arriver.
Python prit la parole : « Bon, raisonnons. Pour l’instant, on peut supposer qu’ils ne nous savent pas en vie. D’un autre côté, si il comptent ou regardent vaguement les cadavres, ils vont se rendre compte qu’un bon tiers de la bande manque à l’appel. Notamment le chef et les deux personnes à qui ils ont eu affaire. Donc il faut se dépêcher, mais tâcher de conserver notre avantage. Il y a deux sorties possibles : le métro ou l’entrée principale. Dans le premier cas nous nous ferions déchiqueter comme… Bref, et dans l’autre, si nous arrivions à passer le sas/voiture sans encombre, les snipers nous tireraient sans nul doute et nous empêcheraient très certainement d’atteindre l’autre bout du pont. Nous pouvons tenter de rester là pendant quelques heures, ou monter aux étages prendre les snipers à revers, mais ce sont plutôt des plans d’ingénus pleins d’espoir. En fait, nous avons peut-être une chance. Il faudrait descendre au niveau -1. Il communiquait avec l’extérieur, même si maintenant ce que nous appelons les douves sont remplies d’ordures et autres rebus. En supposant que nous trouvions un passage, les snipers ne s’attendant pas à nous voir passer par là, nous pourrions nous échapper sans encombre. » Tout le monde acquiesça ; personne ne dit ce qu’il pensait : cela laissait également beaucoup de place au hasard, quand l’on considérait la faible probabilité que Jude ait laissé un second talon d’Achille en n’explorant pas les douves pour boucher tout passage possible. Nous descendîmes prudemment les marches d’un des nombreux escaliers de service. Il ne descendait pas plus bas que le rez-de-chaussée et nous dûmes repasser dans le hall, malgré tous les risques encourus. Un autre escalier fut trouvé, descendant celui là. Il était néanmoins muré à mis parcours. « Chiotte ». Kurts résuma la situation. Il était probable que les autres escaliers aient connu le même sort. « Le niveau -1 était moins fréquenté que les autres ; à part les escaliers de service, seuls les ascenseurs y descendaient, et encore, pas les deux bouquets de quatre, seulement les huit du mur du fond. » Il fallut se résoudre à passer par le hall. Nous remontâmes une volée de marche, puis prudemment, allâmes jusqu’au mur du fond. Le hall était vide, et nous n’en étions pas trop éloigné, pourtant j’avais envie de vomir tellement mon estomac était compressé. J’étais le seul à avoir une arme à feu, avec Kurts qui avait gardé son arme, bien que l’explosion de la roquette dans la salle d’armes l’ait certainement endommagée. L’ascenseur fut appelé, et nous descendîmes à l’étage -1 sans encombre. Premier point positif depuis quelques heures. Je renvoyai l’ascenseur à l’étage du dessus pour que personne ne s’étonne de sa position. L’étage auquel nous étions arrivé était complètement ravagé. La plupart des salles étaient murées, celles qui ne l’étaient pas semblaient dans un tel état de délabrement que l’on comprenait pourquoi Jude ne s’y était pas installé. Nous arrivâmes à la dernière salle non murée du couloir. Elle était assez petite, et avait une baie vitrée qui donnait sur l’extérieur. En fait, les glaces avaient depuis longtemps disparu, et la sortie était bloquée par de nombreuses ordures, comme prévu. Mais le point intéressant c’est qu’un petit tunnel avait été aménagé, et se terminait un peu plus loin par un cul de sac, où se trouvaient deux pains de dynamites reliés à un détonateur dans la pièce. « Ce sacré Jude s’était aménagé une porte de sortie au cas où tout aurait tourné mal, et maintenant il va nous permettre de nous échapper ! ». Tout le monde se mit à l’ouvrage : il fallait continuer le tunnel, l’utilisation de la dynamite nous aurait fait repéré.
Nous creusions depuis quelques heures, lorsque j’entendis des coups de feu. J’étais avec Kurts en train de déblayer, du moins du mieux que je pouvais avec mon épaule, et je sortis en toute hâte. Mina était en train de recharger, Kurdy tirait avec son revolver fétiche, et je fus surpris de voir Python avec un Colt .45. Il m’expliqua qu’ils avaient entendu le léger gong de l’ascenseur arrivant à destination ; il y avait deux cadavres dans le couloir, mais la patrouille ne rentrant pas signalerait notre position. Et le Colt .45 ? Il avait tout simplement trouvé une arme plus puissante. Je restai étonné, puis vis le Python .357 que je m’étais attendu à voir dans sa main dans celle de Mina. Je ne dis rien, il y avait fort à faire, mais je ne comprenais pas pourquoi il avait abandonné l’arme qui avait fait sa réputation et donc son nom, et pourquoi Mina en avait hérité. Kurts nous appela en nous disant qu’il avait assez dégagé, et que nous pouvions enfin nous enfuir. Nous sortions du purgatoire, et par la bonne porte.
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