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Pad -
posté le 24/08/2010 à 23:35:48 (109 messages postés)
| Fenouil. | Pour me changer un peu de l'écriture détaillée de l'univers et du scénario de mon projet "en bribe" présenté ici : http://www.rpg-maker.fr/redirforum.php?id=599439&idarticle=10937 et pour m'aider un peu à visualiser l'ambiance, je me suis décidé à écrire quelques nouvelles sur l'univers.
Voici donc la première, dont le but était surtout pour moi de mettre en valeur le fait que les "Illuminés" étaient utilisés à leur insu, vu qu'ils ne comprennent pas forcément les tenants et aboutissants de ce qu'il se passe autour d'eux.
Voilà le bouzin :
_________________
Il était assis dans un coin de la petite pièce aveugle où il passait la majorité de son temps. Il prit une grande aiguille qui traînait à côté de lui et se l'enfonça dans la paume en prenant soin de bien remuer. La douleur remontait le long de son bras. C'était bon. Il recommença.
Le verrou claqua et la lourde porte de fer s'ouvrit. Il se leva sans qu'un mot fut prononcé, il savait ce qu'il avait à faire. Quand la porte s'ouvrait, le Docteur voulait le voir. Il passa devant celui qui lui avait ouvert – un gringalet au regard inquiet qui gardait ostensiblement la main sur un taser - et s'engouffra dans le couloir en direction de la porte du Docteur. Un fine ligne rouge, coulant de sa main, le suivait. Cela lui importait peu. Rien n'avait d'importance hormis la douleur. Il entra dans le cabinet du Docteur. Les lunettes fumées qui semblaient servir d'yeux au Docteur scrutèrent la main ensanglantée.
_ Fais gaffe l'Aiguille. Si tu te fais trop saigner, tu vas tomber dans les vapes et tu ne pourras pas te faire plaisir pendant un bout de temps, tu sais...
Le visage bouffi du Docteur se fendit d'un sourire. Le Docteur souriait souvent. L'Aiguille remua sa main pour raviver un peu la sensation qui commençait à s'estomper. En regardant la tige métallique plantée dans sa chair, il se dit qu'il devait avoir eu un nom, avant. Ici tout le monde l'appelait l'Aiguille. Il s'en fichait, tant qu'on le laissait se faire plaisir.
_ Écoute-moi bien, fit le Docteur. Quelqu'un veut que tu lui fasses un cadeau. Il s'appelle... En fait son nom n'est pas utile. C'est un grand brun avec une balafre au-dessus de l'œil gauche, tu ne peux pas le rater. Il sera à la station de métro 7B, entrée Nord, vers 21h. Tu ne peux pas le louper. Pas la peine de lui parler, tu lui fais juste un cadeau, pigé ?
L'Aiguille hocha la tête.
_ Bien. Et ne rentre pas trop tard, on t'a préparé un nouveau jouer pour ton retour.
Le Docteur sortir une boîte de gros hameçons avec des ardillons surdimensionnés. Devant les yeux brillants de son interlocuteur, le Docteur sourit à nouveau.
_ Après le cadeau, rappela-t-il. Pas de gourmandise.
Puis il se tassa dans son grand fauteuil de cuir.
_ Tout est bien réglé, Doc ?
La voix fit sursauter le Docteur. Il n'avait vu ni entendu entrer personne, perdu qu'il était dans la satisfaction que lui procurait son activité. Qui eût cru qu'un simple diplôme en psychologie lui aurait tant apporté ? Il faut dire que c'était bien utile par les temps qui courent, surtout associé à un sens de l'éthique tout personnel. Il reprit ses esprits et se tourna vers son invité. Un quadragénaire aux cheveux gras, tirant nonchalamment sur une roulée, qui plissait les yeux malgré ses lunettes et lui offrait un sourire forcé exhibant ses dents jaunies par des années de tabagisme.
_ Comme du papier à musique, Marco. J'ai envoyé le meilleur.
_ Il y a intérêt. Ils n'aimeraient pas trop que je leur dise que le Doc a tout fait capoter, là-haut...
_ Tu peux déjà leur dire que Bardzinsky est mort.
_ Bien. Ça rappellera à sa petite bande de bras cassés qu'il ne faut pas jouer avec le feu, ça brûle. Les pontes ne veulent plus les voir foutre le nez dans nos affaires.
_ L'Aiguille va régler le problème. Je connais mon boulot, fit le Docteur.
_ Excellent, Doc. Excellent.
Marco quitta la pièce. Le Docteur le suivit des yeux et regarda pendant un petit moment la porte qui venait de se refermer. Puis il sortit la bouteille de whisky cachée dans son bureau, s'en servit une grande rasade et la but d'une traite. Il contempla le verre vide d'un air absent avant de le remplir à nouveau.
L'Aiguille regardait l'horloge de la station. 20H55. L'autre n'allait pas tarder. Il s'était installé dans un coin sombre pour éviter les insultes et crachats des passants qui fusaient dès qu'on le voyait se torturer. Et il avait toujours besoin de se faire très mal avant un cadeau. Il tira une nouvelle aiguille de sa poche et l'enfonça dans son avant bras, à côté de trois autres. Il aperçut le grand brun. Il ferma les yeux et se concentra sur sa douleur, sur tout ce bonheur qu'il se donnait en maltraitant son corps. Puis ses paupières se descellèrent et sa main se tendit. Le balafré devint livide et s'écroula sans un bruit, les yeux révulsés et le faciès déformé par une horrible grimace.
L'Aiguille n'aimait pas faire don de sa douleur. Ça le vidait de tout ce qu'il avait engrangé et il mettait des heures à se sentir bien de nouveau. L'autre ne bougeait plus et un attroupement se créait autour du corps étendu. Ça n'importait pas, ça arrivait à chaque fois. L'Aiguille se mit en route pour récupérer son cadeau, ça l'aiderait à s'en remettre.
_________________
Merci de me faire part de vos commentaires sur mon style d'écriture, que je tenterai d'améliorer au fur et à mesure, ainsi que sur l'univers et la façon dont il est présenté afin que je puisse affiner cela aussi, ce qui servira aussi bien les futures nouvelles que le jeu en projet.
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Les signatures c'est has been. |
John II -
posté le 25/08/2010 à 00:08:22 (2407 messages postés)
| | C'est cool, ça assoit un peu le concept que tu avais développé dans les bribes, c'est intéressant.
En soi, c'est chouette, mais est-ce que ce sera si facilement adaptable au niveau du gameplay etc, je sais pas...
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Adronéus -
posté le 25/08/2010 à 00:28:33 (1510 messages postés)
| | Bonne idée, cette nouvelle. Un genre de trailer du projet, en quelque sorte Et le style d'écriture colle bien avec l'ambiance que tu veux donner.
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Meilleur pour critiquer que pour maker. |
Mokie -
posté le 25/08/2010 à 13:45:49 (98 messages postés)
| | Essais fait dans le métro...
Ma fétichiste de l'autre jour, en train de jouer avec un squelette de bras (ça se voit pas, j'avoue u_u) :
Une tentative pour l'accro à la musique... J'avais dans l'idée que seuls les deux écouteurs seraient vissés à ses oreilles et que des espèces de circuit imprimés se glisseraient jusqu'à ses joues :
Et une vieille tête que, du coup, je peux recycler parce qu'elle colle bien dans le contexte je trouve :
Ps : J'aime beaucoup ce petit extrait. Ca me paraît très prometteur si tu arrives à en faire quelque chose !
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Thanos -
posté le 25/08/2010 à 13:47:06 (9077 messages postés)
| kthbye | Un croisement entre du Kingdom Hearts et du Tim Burton?
(Vincent + Corpse Bride)
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Pad -
posté le 25/08/2010 à 13:50:58 (109 messages postés)
| Fenouil. | Wah, bravo Mokie, ça colle vraiment à ce que j'ai en tête, j'adore ! J'ai un faible tout particulier pour la première : la maso qui ressemble à une ado normale plutôt qu'à un fakir comme on le pense toujours rend super bien. Et l'expression du TOCé de la musique est super bien rendue aussi.
Et merci à vous trois pour les compliments sur mon texte, j'en ai un autre sur le feu mais j'ai autre chose à faire avant, bientôt donc
______________
Edit pour éviter le double post :
Je me suis amusé à créer un sprite dans un esprit très Burtonien, je ne suis vraiment pas sûr que ça convienne dans l'esprit à mon projet, mais ça m'a au moins bien amusé.
C'est bourré de défauts dont je suis conscient et probablement d'autres que je n'ai pas vus, mais voilà :
Une version plus grande (en spoiler, parce que... parce que voilà) :
Spoiler (cliquez pour afficher)
Reedit : argh le contour blanc sur le fond bleu, je vais tâcher d'améliorer ça Fixed, mais ça aliase à mort du coup...
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Mokie -
posté le 25/08/2010 à 18:00:14 (98 messages postés)
| | Contente que ça te plaise, Pad ! Faut dire que j'ai vraiment eu un coup de coeur sur ton idée... Même écrire dessus me plairaît
Le sprite est sympa, à toi de dire si ça conviendra ou pas dans le cadre de ton projet. Personnellement, je trouve qu'avec quelques retouches ça pourrait faire des personnages secondaires acceptables, à mettre dans certaines maps
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Gaetz -
posté le 26/08/2010 à 12:56:31 (2394 messages postés)
| ...passe... | Je t'indique ce qui m'a gêné dans la lecture. Au-delà de ça, mon impression est plutôt positive, la gestion de la tension et du mystère est bonne, on a envie de finir la lecture.
Citation: Il ne se sentait vivre que dans ces moments-là. |
Ca c'est cliché, c'est une phrase toute faite, et quelque chose que l'on peut dire pour pas mal de maladies et de troubles du comportement (je pense à la boulimie, par exemple).
Citation: Il passa devant la grande brute au crâne rasé et au visage simiesque qui lui avait ouvert |
Là aussi cliché. Si on imagine une brute, elle a forcément le crane rasé et un visage simiesque. Le fait que ce soit une grande brute qui ouvre est cliché (brute + docteur fou). "Il passa devant la grande brute qui lui avait ouvert" suffirait.
Citation: Le Docteur souriait souvent. Difficile de
faire autrement dans sa situation : un diplôme en psychologie et un sens de l'éthique tout personnel sont de grands atouts par les temps qui courent, et ses employeurs le savaient et le payaient grassement. |
On comprend que le docteur soit content, mais ses employeurs n'ont pas de rapport avec l'action en cours non ? J'ai cherché un moment ce que tu avais voulu dire.
Citation: C'est un grand brun avec une balafre au-dessus de l'œil gauche |
Ok il faut un signe de reconnaissance, mais les grands bruns avec une balafre c'est pas si commun. Il faut vraiment avoir une bonne raison pour tuer un type aussi patibulaire.
Citation: L'aiguille regarda l'horloge de la station. |
Là c'est pas une critique : je pense que l'imparfait ("L'Aiguille regardait l'horloge de la station") conviendrait mieux. Ca soulignerait le changement de lieu et l'ellipse temporelle. On retrouverait l'Aiguille en train de regarder... Après c'est peut-être pas ce que tu as voulu ?
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Pad -
posté le 26/08/2010 à 13:09:57 (109 messages postés)
| Fenouil. | Merci pour ces critiques constructives, je vais tâcher moi aussi de répondre point par point :
Gaetz a dit:
Citation: Il ne se sentait vivre que dans ces moments-là. |
Ca c'est cliché, c'est une phrase toute faite, et quelque chose que l'on peut dire pour pas mal de maladies et de troubles du comportement (je pense à la boulimie, par exemple).
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Oui, je conviens du côté cliché. Le but était bien de rendre l'obsession du personnage pour l'auto-mutilation, mais j'aurais pu le faire plus adroitement, je vais me pencher sur la question.
Gaetz a dit:
Citation: Il passa devant la grande brute au crâne rasé et au visage simiesque qui lui avait ouvert |
Là aussi cliché. Si on imagine une brute, elle a forcément le crane rasé et un visage simiesque. Le fait que ce soit une grande brute qui ouvre est cliché (brute + docteur fou).
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Alors là, complètement d'accord, je me suis laissé avoir par l'image qui se forme instinctivement quand on pense à ce genre de situation. Le gardien n'a aucune valeur, mais autant s'amuser à en faire quelqu'un de moins téléphoné, merci.
Gaetz a dit:
Citation: Le Docteur souriait souvent. Difficile de
faire autrement dans sa situation : un diplôme en psychologie et un sens de l'éthique tout personnel sont de grands atouts par les temps qui courent, et ses employeurs le savaient et le payaient grassement. |
On comprend que le docteur soit content, mais ses employeurs n'ont pas de rapport avec l'action en cours non ? J'ai cherché un moment ce que tu avais voulu dire.
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Alors si, les employeurs du docteur sont super importants, mais je ne voulais pas non plus développer tout mon background dans la nouvelle pour ne pas la surcharger et sachant que si je l'inclue (pas sûr) dans le scénario, le cadre général sera déjà posé. J'ai plus pensé la nouvelle en exercice de style pour voir comment j'arrivais à faire vivre mon univers.
Donc pour en revenir aux employeurs, il faut savoir que l'action se passe dans une ville presque totalement anarchique (à la New-York 97 - Los Angeles 2013) - comme précisé dans les bribes de projet - et que certaines organisations de type mafieuse cherchent à asseoir leur contrôle en abusant du pouvoir des "Illuminés" (dont l'Aiguille fait partie). Je conviens que comprendre que le Docteur travaille pour l'une d'entre elle n'est pas chose aisée, je devrais peut-être développer un peu plus quand même.
Gaetz a dit:
Citation: C'est un grand brun avec une balafre au-dessus de l'œil gauche |
Ok il faut un signe de reconnaissance, mais les grands bruns avec une balafre c'est pas si commun. Il faut vraiment avoir une bonne raison pour tuer un type aussi patibulaire.
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On en revient aux guerres inter mafieuses, j'ai hésité à développer la raison du meurtre, mais je voulais aussi appuyer sur le fait que les "Illuminés" ne sont généralement pas conscients de ce qu'on leur fait faire. Je devrais peut-être inclure une scène où le Docteur reçoit l'ordre de meurtre avec les raisons, ce qui poserait à la fois le background mafieux et la motivation du règlement de comptes.
Gaetz a dit:
Citation: L'aiguille regarda l'horloge de la station. |
Là c'est pas une critique : je pense que l'imparfait ("L'Aiguille regardait l'horloge de la station") conviendrait mieux. Ca soulignerait le changement de lieu et l'ellipse temporelle. On retrouverait l'Aiguille en train de regarder... Après c'est peut-être pas ce que tu as voulu ?
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Bien vu, l'imparfait est bien meilleur ici, merci.
Merci pour ces critiques constructives, je vais tâcher de remanier le texte rapidement. Heureux qu'à part ces défauts il t'ait plu.
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Les signatures c'est has been. |
Adronéus -
posté le 26/08/2010 à 13:21:15 (1510 messages postés)
| | Citation: On comprend que le docteur soit content, mais ses employeurs n'ont pas de rapport avec l'action en cours non ? J'ai cherché un moment ce que tu avais voulu dire. |
Mentionner ses employeurs indique que le type en question n'est pas un "vrai" docteur : c'est un mafieux dont le rôle est visiblement de manipuler les "illuminés" comme l'Aiguille. C'est d'ailleurs souligné par son registre de langue.
Edit après le message de pad : Bah voilà, c'est bien ce que j'avais compris !
Citation: Ok il faut un signe de reconnaissance, mais les grands bruns avec une balafre c'est pas si commun. Il faut vraiment avoir une bonne raison pour tuer un type aussi patibulaire. |
Bah.... C'est bien, non ? Je comprend pas trop ce que tu reproches à ce passage.
Citation: "Il passa devant la grande brute qui lui avait ouvert" suffirait. |
Non. Un récit c'est pas une notice IKEA. On ne se limite pas au strict minimum sous prétexte que "ça suffira au lecteur". Le style, les descriptions détaillées, c'est ce qui différencie un bon bouquin d'un mauvais.
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Meilleur pour critiquer que pour maker. |
Seu -
posté le 26/08/2010 à 13:39:37 (4238 messages postés)
| Amateur Carriériste | Mokie=> j'ai scrollé du bas vers le haut, et j'ai compris sans que tu le dises que c'était un squelette de bras (mais je savais par contre que c'était dans le contexte d'un perso pour Pad, mais sans savoir lequel).
Donc ça va, ce n'est pas encore trop brouillon
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Tu peux m'appeler Sid, ou Seu -|- Musiques et sons de Sid | Le jeu de Kilam & moi intitulé Mainserv | Mon Livestream | Miroir miroir, toute remarque faite a Yurina sera également transférée a Ddken ! |
Gaetz -
posté le 26/08/2010 à 13:59:12 (2394 messages postés)
| ...passe... | Citation: Non. Un récit c'est pas une notice IKEA. On ne se limite pas au strict minimum sous prétexte que "ça suffira au lecteur". Le style, les descriptions détaillées, c'est ce qui différencie un bon bouquin d'un mauvais. |
Pas forcément. J'ai tendance aussi quand j'écris à détailler beaucoup, mais d'après ce que m'ont dit des amateurs de littérature, c'est ne pas faire confiance au lecteur, le diriger trop, et ça rend un style lourd. Si tu lis Flaubert, qui est considéré comme un des écrivains les plus stylés, tu te rendras compte que ses descriptions sont relativement pauvres et directes, sauf dans certains passages lyriques et souvent ironiques.
Citation: Mentionner ses employeurs indique que le type en question n'est pas un "vrai" docteur : c'est un mafieux dont le rôle est visiblement de manipuler les "illuminés" comme l'Aiguille. C'est d'ailleurs souligné par son registre de langue. |
Non mais d'accord, c'est pas un problème de background. Le problème c'est que le recit se faisait du point de vue relativement simpliste de l'Aiguille (ce que Pad confirme), et que tout d'un coup on vient parler d'employeurs qui n'ont rien de nécessaire dans l'action en cours.
Citation: Bah.... C'est bien, non ? Je comprend pas trop ce que tu reproches à ce passage. |
Ba c'est encore un cliché. Si tous les mecs de la mafia faisaient 1m90 et avaient une balafre sous l'oeil, on les repèrerait facilement.
Voilà pour m'expliquer - Pad est libre de choisir ce qui l'intéresse et ce qui ne l'intéresse pas dans mes remarques.
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Adronéus -
posté le 26/08/2010 à 14:16:41 (1510 messages postés)
| | Citation: Pas forcément. J'ai tendance aussi quand j'écris à détailler beaucoup, mais d'après ce que m'ont dit des amateurs de littérature, c'est ne pas faire confiance au lecteur, le diriger trop, |
Je sais pas. J'ai toujours pensé que c'était normal pour un auteur de vouloir transmettre à ses lecteurs l'image des personnages tels qu'il les a lui-même imaginés. Après, si les descriptions s'étalent sur des pages et des pages, oui, ça devient lourd et chiant, d'autant plus que le lecteur ne retiendra jamais tout les détails. Mais dans le cas présent, ça se limite à deux-trois adjectifs, rien de bien méchant.
Citation: Le problème c'est que le recit se faisait du point de vue relativement simpliste de l'Aiguille (ce que Pad confirme), et que tout d'un coup on vient parler d'employeurs qui n'ont rien de nécessaire dans l'action en cours. |
Je l'avais pas vu comme ça, mais maintenant que tu le dis... On passe du point de vue interne au point de vue omniscient sans prévenir, c'est vrai que ça fait tâche.
Citation: Ba c'est encore un cliché. Si tous les mecs de la mafia faisaient 1m90 et avaient une balafre sous l'oeil, on les repèrerait facilement. |
Ils ne sont pas tous comme ça, sinon le Doc donnerait une description plus détaillée à l'Aiguille... Après, c'est vrai que c'est bien cliché.
Sinon, pour Pad, une scène avec les employeurs ne serait pas de trop, mais rendrait mieux si tu la plaçais après la première partie du récit. Pour expliquer les ordres du Docteur tout en conservant le suspens du premier paragraphe.
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Meilleur pour critiquer que pour maker. |
Pad -
posté le 26/08/2010 à 14:26:11 (109 messages postés)
| Fenouil. | Ah oui, bien vu, je pourrais en effet me contenter au début d'un "le Docteur souriait souvent" et meubler l'ellipse par une rencontre entre le Docteur et le commanditaire.
Du neuf prochainement, normalement !
Edit : hop, V2 en ligne (en OP).
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Mokie -
posté le 07/09/2010 à 00:53:14 (98 messages postés)
| | Yop !
Après avoir un peu discuté avec Pad de l'avancement de son projet (vu que je m'y intéresse aussi, cf mon premier post dans ce topic), ce dernier m'a permis de mettre sur ce topic mes quelques essais de croquis/texte. Je vous livre donc ici un mini-nouvelle sur une possible "Illuminée" afin d'avoir des avis.
Je précise tout de même que cet extrait n'est pas représentatif du projet en lui-même, c'est avant tout une mise en situation pour en cerner un peu l'univers.
Note : je désigne les "Illuminés" par "Détraqués" dans ce texte.
Spoiler (cliquez pour afficher) Miaki se dépêcha de fourrer ses mains dans ses poches et avança le dos courbé dans la foule. Sa capuche sur la tête lui donnait un air encore plus coupable, mais c'était la seule façon pour elle de traverser une rue sans se faire huer... Il n'était vraiment pas facile d'être un Détraqué libre, en ces temps d'insécurité et de trouble. Au moins, au Centre, personne ne vous lançait des pierres.
Arrivée à la porte de son modeste appartement, la jeune fille tâta sa veste élimée et extirpa de la doublure une petite clé. Ses doigts enveloppés de gaze et de bandages l'approchèrent en tremblant de la serrure et elle eut quelques difficultés à ouvrir la porte ; mais une fois saine et sauve à l'intérieur, toute fébrilité disparut et elle s'autorisa un soupir de soulagement. Comment est-ce qu'on disait, déjà ? Home, sweet home...
Le deux-pièces de Miaki était propre et bien rangé, chose rare là encore pour un Détraqué. Il n'y avait pas beaucoup de meubles, mais la lumière du jour entrait par une lucarne au-dessus du réfrigirateur et éclairait suffisamment la pièce pour lui ôter son aspect sinistre. Miaki n'en demandait pas plus. Avant, quand elle était encore une pensionnère du Centre, son habitat se composait d'un lit en ferraille et d'un tabouret en bois disposés dans une demi-douzaine de mètres carré. Par chance, sa petite taille lui avait permis de tenir toute allongée dans son lit, à condition qu'elle dorme les bras le long du corps et sur le côté, ce qui n'était pas le cas pour la grande majorité des autres... Et si cette position restait très inconfortable, c'était déjà bien d'avoir un sommier. La punition préférée des gardiens consistait à obliger le pensionnaire à dormir dehors, par terre et torse nu - or, le Centre était situé sur les hauteurs de la ville, là où les vents du Nord soufflaient le plus violemment.
Mais le Centre appartenait au passé, maintenant. Aujourd'hui, il lui fallait aller de l'avant et oublier cette période de sa vie.
Miaki ne s'était jamais considérée comme une vraie Détraquée. C'était à cause de ses parents qu'elle s'était retrouvée considérée comme tel ; à l'époque de sa naissance, le gouvernement avait organisé une grande rafle de tous les bébés atteints soit-disant de "malformations". Un bras ou une jambe plus petit que la moyenne, trop de hurlements, la fâcheuse tendance de pleurer sans avoir de larmes... Tous les prétextes étaient bons pour enlever les bébés à leurs parents et les confier aux instituts spécialisés. Mais il n'avait jamais été question d'instituts, en réalité : seulement un Centre, grande bâtisse sombre aux allures de forteresse, dans lequel on parquait les nouveaux-nés présumés malformés jusqu'à leur mort, provoquée ou non. Cette manoeuvre avait eu pour but de ne manquer aucun futur Détraqué, et ce même au prix de nombreuses vies innocentes gâchées...
Ses parents, jeunes mariés quand elle était née, avaient cédé aux campagnes d'avertissement du gouvernement et confié leur seul et unique enfant au premier gentil docteur venu. La raison écrite dans son dossier qui confirmait son admission au Centre était la suivante : "Bébé instable, aucune réaction face aux stimulus usuels". Miaki le savait car ses parents le lui avait dit quand elle avait 7 ans, lors de leur seule visite au Centre. Ils lui avaient expliqué que malgré tous les efforts du médecin, elle n'avait jamais émit le moindre rire. Pas même un gazouillement ou un sourire. Juste des grimaces.
On l'avait placé dans le Centre, chez les fous les plus dangereux du pays, parce qu'à peine née elle n'avait pas rit.
Miaki se servit de l'eau et sortit un paquet de biscuit sec du placard pour le grignoter sur son vieux canapé défoncé. Seize ans... Seize ans qu'elle avait pourri dans la folie et la violence parce qu'elle n'avait pas rit. Ses parents avaient été lâches, de l'abandonner ainsi. Ca la rendait malade. Malade de dégoût.
Le pire étant qu'elle avait fini par en être une, de Détraquée. Pas une vraie de vraie, mais une Détraquée quand même.
Par un fait mystérieux que les médecins du Centre n'expliquait pas encore, ceux qui étaient amenés à côtoyer de très près les Détraqués développaient à leur tour des pouvoirs liés aux pathologies mentales. Ainsi, n'importe qui de saint d'esprit mais sujet à des troubles comme l'anxiété, l'addiction, la paranoïa, l'anorexie, la boulimie, l'obésité même dans certains cas, devenait un Détraqué, à l'instar de ceux qui l'étaient vraiment depuis leur naissance. C'est pourquoi on choisissait soigneusement les gardiens, afin que tout incident de ce genre ne se produise pas.
Miaki, qui s'était mutilée pendant quelques mois de son adolescence du fait de son internement injustifié, avait développé l'étrange capacité d'entailler ce qu'elle voulait. C'était pratique quand on voulait couper son pain à la cantine, mais ça devenait vite embêtant quand un gardien vous brusquait un peu trop ou que votre corps vous semblait trop vide de marques. Elle avait plus d'une fois blessé quelqu'un et s'était même provoquée une hémorragie externe en mutilant sa jambe jusqu'aux artères. Dans ces derniers cas, la folie avait été plus forte que tout et elle n'avait sû y opposer de résistance. Un cas banal dans la vie du Centre... Mais une nouvelle menace inquiétante pour les médecins.
Heureusement pour elle, Miaki n'était ni la première, ni la dernière a avoir développé un "détraquement" au cours de son internement. Sa conduite exemplaire et son investissement dans la vie du Centre de ces deux dernières années avaient poussé les médecins à lui donner la liberté conditonnelle, qu'elle comptait garder jusqu'à la fin de ses jours.
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