[RPG-MAKER.FR] Oniromancie: tout l'univers de RPG Maker en français - Les forums

Salut, j'ai 34 ans, je suis tombé dans le jeu vidéo depuis le commodore 64, et RPG Maker, c'est un peu le programme dont j'ai toujours rêvé ; c'est ce que je m'attendais à accomplir quand je perdais mon temps à entrer les lignes de code une par une sur ce pourri de Thomson T08, et le résultat n'était clairement pas à la hauteur. :hihi

Bref, je découvre RPGM VX Ace depuis les promos Steam de Noël, je suis à fond dedans 8 heures par jour depuis, et Oniromancie est super complet, donc je m'inscris.

Comme c'est le topic "présentations", vous pouvez en apprendre plus sur mon parcours vidéoludique grâce à ce (long) article posté il y a quelques années maintenant.

Je fais un effort monumental, tous mes muscles sont tendus, ma respiration s’arrête, la ligne espace-temps se courbe, et je me retrouve projeté en 1985. J’ai six ans et mon frère quatre. Nous sommes assis chacun sur une chaise en bois, elles-mêmes immuablement installées dans ma chambre devant un bloc noir, le Commodore 64, et sur son écran nous voyons un défilement de pixels représentant un gros bûcheron en flanelle rouge soulevant un tronc pour le jeter le plus loin possible. Et nous rions à nous en péter l’estomac.

C’est mon plus lointain souvenir de jeu vidéo et il est un peu mélangé avec les autres jeux de cette machine : Impossible Mission, Winter Games, Mask (mon frère a voulu le copier sur un disque de traitement de texte, il a fait l’inverse et je lui en ai longtemps voulu, mais je lui pardonne aujourd’hui), Pitstop (jeu de F1, le tout premier essayé !) et d’autres qui ne veulent pas sortir de ma mémoire embrumée. Le défi entre frères nous poussait à les relancer dès qu’une partie se terminait. En ce temps-là, la victoire signifiait beaucoup et la défaite était amère.

Suite à un salon à Lausanne, nos parents se sont faits vendre un Thomson T08 avec une souris (waouh ! rien qu’une touche, mais waouh !) un stylo optique qui fonctionnait quand il en avait envie, un programme d’animation sur lequel j’ai gaspillé mes talents d’animateur (j’ai en tout cas lu la BD d’instruction une cinquantaine de fois, elle était très drôle) et deux cartouches de jeu qu’il fallait planter au milieu du clavier. Il y avait un Mission en Rafales, un jeu d’avion en 6 couleurs où on décollait, chassait un avion (4 pixels) et atterrissait (crash), et Sapiens, un jeu où on pouvait incarner un genre de Rahan à travers des plaines de pixels en FPS, qui a eu le mérite de m'apprendre à fabriquer un silex, le terme "onguent" et 2-3 insultes (prosterne-toi, chien !) qui avaient offusqué ma mère. Moi et mon frère y avons malgré tout passé des journées entières, à courir dans la plaine en cherchant la bagarre.

Notre voisin David avait un atout de taille dans sa chambre : un Amiga 500 et une pile incroyable de jeux piratés, parmi lesquels on a découvert des perles telles que Wings of Fury et Persian Golf Inferno (Aaah waaak yooooo !!!). Un ami d’école (qui avait un flipper dans son salon !!) avait un Atari où j’ai découvert dans une ambiance glauque (il lançait des shurikens sur sa porte, j’ai toujours pensé que sa mère l’ouvrirait au mauvais moment) les fabuleux Another World et Flashback. J’ai des frissons rien qu’en y repensant. Ah oui, y’avait aussi les Lemmings et leur « Oh no ! ».

A la maison, le T08 ne correspondait pas à nos attentes de joueurs, et nos parents ont dû s’en rendre compte car, un beau jour de 1987 et sans avoir rien demandé, j’ai entendu de ma chambre un son magnifique provenant du salon : « Tou-tiiing ». Je me souviens comme d’hier de la course qui s’en est suivi : j’ai jailli de la chambre, dérapé sur le sol, collé au dos de mon frère (sorti de sa chambre en dérapant également) pour arriver devant la TV où s’affichait un mot inconnu… Nintendo.

Nous nous sommes jetés sur les manettes pour apprivoiser Ice Climber, Super Mario Bros, et nous sommes mis au sport en découvrant Athletic World et son tapis Fitness. Cette première après-midi avec la NES reste inoubliable. Tout ces après-midi passé dans le salon avec mon frère et parfois des amis, ou de la famille qu’on ne manquait pas d’humilier avec une facilité déconcertante (je me souviens de mon oncle qui s’est déchiré le pantalon en s’accroupissant pour passer sous une chauve-souris dans Athletic World, ou de la manette qui partait dans tous les sens quand un novice y touchait). Seul mon père nous battait, mais uniquement à Gradius, le seul jeu qu’il approchait (enfin, il jouait aussi à Mario jusqu’à ce qu’il ne puisse plus nous battre).

L’époque NES a duré longtemps, avec un déferlement de jeu acheté et d’autres que l’on pouvait emprunter toute une semaine à la ludothèque de l’école : les Zelda, Double Dragon, Rad Gravity, Probotector, Lolo, Tortues Ninja, RC Pro AM, Top Gun, Ice Hockey, Cobra Triangle, Bionic Commando, Goonies, ExciteBike, Rygar, GunSmoke, PunchOut, Tetris, Mission Impossible… une centaine de jeux. L’enchaînement logique s’est fait avec la Super Nintendo que nous squattions chez notre voisin Romain. Des heures à perfectionner notre conduite à Mario Kart et à redécouvrir le fabuleux monde de Zelda : a Link to the Past.

Comme les devoirs à l’école nécessitaient (arf !) un ordinateur et que nous commencions à trifouiller sur celui de son travail, notre père s’en est offert un nouveau et nous a refilé son IBM 486 où nous avons découvert les joies du DOS et du plantage Windows. Me viennent en mémoire des parties de Grand Theft Auto premier du nom, MechWarrior 2, Robocop 3, Pinball Fantasies et les devoirs que je tapais effectivement sur mon PC. Je n’ai jamais été aussi près de faire une carrière de programmeur. Malheureusement, je n’ai pas franchi le pas et il est trop tard aujourd’hui, étant largement dépassé par la technique.

Dégoûté par les nombreux problèmes qui surgissaient de notre PC, du manque d’informations pour y remédier (Internet n’était qu’un rêve inaccessible) et du dépassement régulier de la dernière technologie, j’ai décidé un jour noir de ne plus approcher un ordinateur sauf pour y travailler. Etant cependant frustré du côté ludique et après avoir en vain ressorti la NES qui ne démarra plus, je dus économiser un peu pour me payer une Nintendo 64 d’occasion avec le fameux Zelda Ocarina of Time qui me faisait baver par ses pubs TV impressionnantes ; et le résultat fut à la hauteur de l’attente : c’est clairement ma meilleure expérience de gamer. Magnifique époque que ces GoldenEye, Perfect Dark, 1080° Snowboarding et Mario 64. Vu que je n'étais pas passé par la case PS1, j'ai vécu cette N64 comme un vrai bond générationnel. Les jeux de courses étaient réinventés, les FPS devenaient réalistes, les terrains de jeu s'agrandissaient... génial !

En 2000, j’ai emmené ma N64 à Genève où je suis parti travailler comme garde-frontière. En consultant les magazines dédiés, je suis devenu un fervent admirateur de la Playstation 2 et des possibilités incroyables qu’elle allait nous offrir. Des jeux beaux, avec des musiques orchestrales, et la petite touche indécente véhiculée par des titres PS1 comme Resident Evil ou Driver. Les portages promettaient des merveilles, je me suis donc offert le top pour l’apprécier : écran 16/9 et son DTS. Et je suis vraiment tombé sur le cul en découvrant Gran Turismo 3, SSX et Metal Gear Solid 2. C’était une révolution pour moi, une fois fini le travail je me précipitai sur ma console pour ne la quitter qu’en devant repartir. En alternance avec ma passion pour le cinéma, j’ai mis ma vie sociale entre parenthèse, et ça tombait bien puisque je vivais à 1h30 de ma famille et de mes amis. Je me suis totalement fait absorber par des bombes comme Silent Hill 2&3, V-Rally, les GTA, Virtua Tennis 2, Medal of Honor, Dead or Alive 2, Jak & Daxter, Red Faction, Devil May Cry, Prince of Persia, Socom, PES, God of War etc. C’était une époque superbe que je ne regrette surtout pas. A noter que j’ai possédé une Gamecube pour jouer aux sympathiques Zelda Windwaker et Mario Sunshine et que j’ai revendu aussi sec, ainsi qu’une PSP qui s’est avérée inutile pour moi et que je n’ai gardé qu’un mois.

Quand j’ai eu un appartement de fonction en 2005 (parce que la précédente débauche de jeux et de films avait lieu dans une chambre de 3x4m d'un immeuble de service) et pour que mon retour aux soucis informatiques soit repoussé au plus loin possible, je me suis offert le grand luxe d’un PC haute performance voué aux jeux vidéo : un Dell XPS 3.40 GHz avec une GeForce 7800 GTX 256 Mb, que j’utilise actuellement pour taper ces mots. J’ai pu rattraper mon retard sur des jeux comme Half-Life 2 (quelle claque !) et Worlf of Warcraft, et j’ai enchaîné avec les bons titres que sont Far Cry, Battlefield 2 & 2142 (je les adore), FEAR, Deus Ex, Prey, et dernièrement Bioshock et STALKER. Après avoir démissionné en janvier 2006, je suis retourné au village où je vis depuis avec ma copine que j’ai rendue accro aux jeux (WoW et Sims) et aux films.

Ma dernière acquisition remonte au début 2007 où j’ai travaillé deux mois pour Tupperware comme conseiller et où mes trois parrainages m’ont offert une Wii, surprise très appréciée malgré le peu de jeu disponible. Cette fin d’année est tout de même agréable grâce à Resident Evil 4, Mario Galaxy et Metroid Prime 3.

Voilà où j’en suis en ce début 2008. Mon PC va rencontrer des problèmes d’ici un an ou deux avec l’arrivée de monstres comme Crysis. Je vais lutter un moment et finir par me rabattre sur une PS3 au rabais ou un nouveau bolide informatique en fonction de mes finances réduites, car ma vie est désormais intimement liée au jeu vidéo et je sais déjà que je devrais assouvir cette passion dévorante, qui fonce allégrement vers une perfection tellement attirante. Vivement !